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 L'homoparentalité, ou la famille à recomposer

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2 participants
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Lezzie
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Lezzie


Féminin Nombre de messages : 30806
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MessageSujet: L'homoparentalité, ou la famille à recomposer   L'homoparentalité, ou la famille à recomposer EmptyDim 25 Juin - 21:16

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3260,36-786840,0.html





Citation :
Critique
L'homoparentalité, ou la famille à recomposer
LE MONDE | 22.06.06 | 15h03 • Mis à jour le 22.06.06 | 15h03

omment livrer son expérience de père homosexuel, à un an de l'élection présidentielle et alors que le Parti socialiste a inscrit l'homoparentalité dans son projet pour 2007 ? Comme un ballon d'essai aux lecteurs, qui sont aussi des électeurs.

Mieux qu'un sondage, l'ouvrage de Christophe Girard suscite des réactions en tout genre et en direct : "Un patron m'appelle parce que sa fille est lesbienne et veut pratiquer l'insémination artificielle ; un homo immigré me remercie de lui donner un peu d'air... Ces derniers jours, trois femmes m'ont même proposé que je sois le père de leur enfant !", s'exclame l'adjoint à la culture du maire de Paris, Bertrand Delanoë.

Une mine pour Ségolène Royal, qui travaille avec M. Girard sur ces questions et se dit prête aujourd'hui à porter une telle réforme, sans brusquer l'opinion.

Le livre sort au bon moment. Fin 1998, M. Delanoë, alors sénateur, avait fait son coming out en révélant son homosexualité, avant d'entrer en campagne pour les élections municipales. Aujourd'hui, M. Girard, passé des Verts au PS, lève un nouveau tabou en livrant un témoignage, sobre, de sa relation avec son fils, né d'une aventure avec une femme au début des années 1980.

L'ouvrage a été largement médiatisé. Claire Chazal l'a présenté à la fin du journal télévisé, sur TF1, un dimanche soir. Cerise sur le gâteau, un groupe de 289 parlementaires (UMP et quelques UDF, comme le porte-parole François Sauvadet) a réagi en dénonçant une "apologie de l'homoparentalité". Merci de raviver le clivage droite-gauche, leur répond Christophe Girard, qui a toutefois reçu "un petit mot sympathique de Nicolas Sarkozy".

Au-delà du récit personnel, M. Girard affirme que l'égalité sexuelle, loin d'être une préoccupation de nantis, est un enjeu social (coup de coude à la gauche). Il observe ainsi des "régressions" et voit se développer "une nouvelle homophobie et une nouvelle misogynie, doctrinales (...), qui se propagent peut-être plus facilement encore dans les milieux défavorisés". "Quand verra-t-on la fin de ces bricolages pour avoir un enfant ?", s'interroge-t-il, en évoquant ces couples homosexuels qui partent à l'étranger pour pratiquer l'insémination artificielle ou avoir recours aux services d'une mère porteuse. C'est, selon lui, "la porte ouverte à la discrimination par l'argent, donc à l'injustice". L'école a un rôle à jouer en présentant aux élèves "les différents modèles sociaux et familiaux".

La famille doit être "réinventée". "Presque partout dans le monde, une grand-mère, des soeurs, une mère se partagent l'éducation des enfants sans que la figure masculine n'intervienne. Quel est cet obstacle invisible auquel sont confrontés les pères et leurs enfants ?" A chacun de "composer" sa famille, plaide Christophe Girard, qui a eu des enfants en tutelle.

Son compagnon "fait un peu figure d'oncle" pour son fils. "Juger d'emblée que ce modèle ne permet pas à l'enfant de s'épanouir est un peu rapide, un peu creux", dit-il. "De fait, les référents masculins/féminins sont partout, dans les journaux, à la télévision, dans les magasins, à l'école, sur le palier (...) Je considère que l'on doit habituer le plus possible les enfants à vivre aussi à l'extérieur du cercle familial", affirme M. Girard, qui lâche le mot : "pluriparentalité".

En annexe, il propose de modifier des articles du code civil, relatifs au mariage et à l'autorité parentale. "Ce qui changerait la vie" (clin d'oeil au slogan de François Mitterrand, en 1981).

M. Girard aurait-il envie de devenir, un jour, ministre des familles ?
PÈRE COMME LES AUTRES de Christophe Girard. Hachette Littératures, 94 pages, 8 €.


Clarisse Fabre
Article paru dans l'édition du 23.06.06
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mamgozh
Admin en retraite
mamgozh


Féminin Nombre de messages : 2448
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Date d'inscription : 21/07/2005

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MessageSujet: Re: L'homoparentalité, ou la famille à recomposer   L'homoparentalité, ou la famille à recomposer EmptyDim 25 Juin - 23:44

Citation :
A Angers, deux femmes, deux enfants, un seul parent
LE MONDE | 23.06.06 | 15h25 • Mis à jour le 23.06.06 | 15h25
ANGERS ENVOYÉE SPÉCIALE
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amille est arrivée en souriant et, sans un mot, elle a déposé sur la table de jardin un livre d'enfant usé par les lectures. "C'est une histoire qu'on lui lisait souvent petite, celle d'une famille avec deux mamans, explique sa mère, Christine Boudet. Quand elle avait deux ou trois ans, elle montrait le dessin représentant deux mères et deux enfants et elle disait en montrant l'aînée : "Je suis là !"" Pour accentuer la ressemblance avec sa propre famille, Camille, qui a une petite soeur, Lou, a griffonné au feutre une jupe à l'aînée et des cheveux longs à la cadette.


Camille et Lou, qui vivent au beau milieu de la campagne angevine, sont à l'origine du premier arrêt de principe de la Cour de cassation sur l'homoparentalité. C'est en se fondant sur leur dossier que la haute juridiction a autorisé pour la première fois, le 24 février, un couple d'homosexuelles à exercer en commun l'autorité parentale. Le code, notaient alors les juges, "ne s'oppose pas à ce qu'une mère seule, titulaire de l'autorité parentale, en délègue tout ou partie de l'exercice à la femme avec laquelle elle vit en union stable et continue, dès lors que les circonstances l'exigent et que la mesure est conforme à l'intérêt supérieur de l'enfant".

Christine Boudet et Sophie Marin, que les petites filles appellent toutes les deux "maman", se sont rencontrées il y a dix-sept ans, pendant des vacances d'été chez une cousine. La première, qui avait 23 ans, finissait ses études de psychologie. La seconde, qui en avait 20, achevait un IUT de gestion. "Nous avons rapidement vécu ensemble, raconte Sophie Marin. Nous avons profité de la vie étudiante, fait des voyages, acheté un appartement, mais l'idée d'avoir des enfants nous trottait dans la tête. Nous y avons réfléchi pendant des années."


"ÇA OUVRE L'ESPRIT !"


Le couple songe dans un premier temps à une adoption, puis à une coparentalité avec deux homosexuels masculins, mais un ami néerlandais leur parle d'une clinique, aux Pays-Bas, qui accepte des inséminations artificielles chez des couples de femmes. "On hésitait, on se demandait si c'était égoïste, si c'était bon pour eux, raconte Christine Boudet. On passait des soirées entières à en parler et, un jour, on s'est dit qu'on ne trouverait jamais toutes les réponses et que le temps passait."

Pendant deux ans, les deux femmes se rendent régulièrement aux Pays-Bas pour procéder à des inséminations artificielles. "Nous avons choisi un donneur ayant accepté de lever l'anonymat au cas où l'enfant le demanderait, après 16 ans, précise Christine Boudet. Un jour, elles auront peut-être besoin de mettre un visage sur cette histoire."

Camille naît en 1999, Lou en 2002. Aujourd'hui, elles sont scolarisées dans leur village, un petit bourg angevin qui compte 1 400 habitants. "Quand nous sommes allées l'inscrire, la directrice nous a dit : "Formidable ! J'ai aidé à l'insertion d'une famille de Kosovars, puis d'une famille africaine. Une famille homoparentale, ça ouvre l'esprit !"", raconte en souriant Christine Boudet. Les deux femmes raturent tous les ans la fiche d'inscription destinée au père et reçoivent deux cadeaux pour la Fête des mères. "Mais, à part ça, nous sommes des parents comme les autres", conclut Christine Boudet, qui est élue au conseil d'école.

Le mercredi, Sophie Marin, qui dirige une entreprise de négoce dans le bâtiment, s'arrête de travailler pour s'occuper des enfants. Le jeudi et le vendredi, c'est au tour de Christine Boudet, conseillère d'orientation psychologue dans un centre d'information et d'orientation de la Sarthe, de les prendre en charge. "Elles connaissent leur histoire, précise Sophie Marin. Nous leur avons raconté, avec les mots de leur âge, que nous sommes allées chercher une petite graine en Hollande. Elles ont même vu la clinique lorsque nous sommes parties en vacances aux Pays-Bas !"

Le statut de Sophie Marin reste cependant précaire. Grâce à la Cour de cassation, elle dispose d'une délégation d'autorité parentale, mais cette disposition, qui ne vise que la vie quotidienne - accompagner un enfant à l'école ou chez le médecin -, prendra fin lorsque les filles auront dix-huit ans. "Je n'ai aucun lien de filiation avec elles, regrette Sophie Marin. Je ne peux pas leur transmettre mes biens et je vis avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête."

S'il arrivait un jour malheur à la mère biologique des enfants, Camille et Lou pourraient lui être retirées. Pour l'éviter, Christine Boudet a, en 2001, réuni ses parents et ses frères et soeurs dans son jardin pour leur annoncer qu'elle avait rédigé un testament dont elle leur a confié une copie. "Si je décède, je souhaite évidemment que Camille et Lou soient élevées par Sophie, précise-t-elle. Si nous décédons toutes les deux, j'aimerais qu'elles gardent des liens avec les parents de Sophie, qui sont leurs grands-parents au même titre que les miens."

Anne Chemin
Article paru dans l'édition du 24.06.06


source : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-787316,0.html
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