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 Être jeune homo au Québec, Canada

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cartoone
Invité




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MessageSujet: Être jeune homo au Québec, Canada   Être jeune homo au Québec, Canada EmptyJeu 28 Juil - 17:35

Citation :
28-07-2005


Jeunes, francs et gais

Mario Girard
La Presse


Vivre au grand jour son homosexualité ne comporte plus les mêmes difficultés qu'autrefois. Au cours de la dernière décennie, plusieurs changements sociaux, combinés à des avancées spectaculaires sur le plan juridique, se sont opérés au Québec.

Ils ont eu pour effet de rendre la vie beaucoup plus facile à la nouvelle génération de gais et lesbiennes. Dans le cadre d'une discussion animée et passionnée, cinq jeunes s'expriment librement sur la réalité de leur génération.

Actuel donne aujourd'hui la parole à Alexandre Rioux (16 ans, de Pointe-Calumet), Maude Trudeau-Morin (22 ans, de Lachine), Renaud Bourbonnais (21 ans, de Montréal), Marc-Antoine Pepin (17 ans, de Daveluyville) et Maude Hallé-Saint-Cyr (21 ans, de Brossard).

Vous souvenez-vous du moment précis où vous avez pris conscience de l'existence de l'homosexualité?

> MAUDE H-S-C : Tout à fait. J'avais 7 ans et nous étions en camping avec ma grand-mère. Elle s'était engueulée avec des voisins et les avait traités de tapettes. Plus tard, on est allé à Provincetown et j'avais demandé à mon père ce que c'était une tapette. Il m'avait montré du doigt des gens qui passaient.

> MARC-ANTOINE : Un frère de mon père est gai. Donc, d'aussi loin que mes souvenirs remontent, j'ai toujours su que ça existait.

> MAUDE T-M : Je me souviens d'une fois où ma mère, qui m'amenait à la garderie, m'a parlé des homosexuels.

> RENAUD : Ta mère te parlait de ça à la garderie?

> MAUDE T-M : Oui, elle m'a dit que c'était possible que j'en rencontre.

> ALEXANDRE : Moi, ce ne sont pas des signes extérieurs qui m'ont appris cela, mais mes propres désirs. J'étais tout petit et déjà j'étais amoureux de mon meilleur ami.

Avez-vous le sentiment de faire partie d'une génération où l'homosexualité est très acceptée et répandue? Après tout, des gais, on en voit partout à la télévision.

> MAUDE T-M : Oui, mais attention c'est très récent ce phénomène.

> RENAUD : C'est vrai ça : il y a cinq ans on n'en voyait pas tant que ça.

> RENAUD : Homosexuel, quand t'es jeune, c'est un mot parmi tant d'autres. Il prend de l'importance quand tu l'associes à ta propre personne.

Comment avez-vous découvert votre propre orientation sexuelle?

> ALEXANDRE : À 13 ans, je sortais avec une fille. Mais je sentais bien que j'étais attiré par mon meilleur ami, le même que j'avais depuis la maternelle. Un soir, je lui ai dit ce que je ressentais. Il l'a mal pris et ne m'a plus jamais parlé. Mais pour moi, il est devenu clair à ce moment-là que j'étais gai.

> RENAUD : Moi aussi, j'ai connu une certaine ambivalence. En secondaire I, j'étais amoureux en même temps d'un gars et d'une fille. Mais quand je me suis aperçu que j'étais nettement plus attiré par les garçons, j'ai complètement refoulé mes sentiments. J'ai littéralement mis ma sexualité sur la glace pendant des années. Jusqu'à 18 ans, je me suis concentré sur mes études, je m'impliquais dans toutes sortes de choses. Je viens d'une famille catholique et ç'a sans doute contribuée à cette période de «gel».

> MAUDE H-S-C : Il y a eu un moment durant mon enfance où je voulais carrément devenir un garçon. J'avais les cheveux courts, je portais des vêtements de jogging et je voulais qu'on m'appelle Luke Skywalker. En sixième année, ma mère m'a demandé si je ne voulais pas me faire pousser les cheveux et me faire des copines étant donné que je ne jouais qu'avec des garçons. Mes parents ont même consulté un psy qui leur a dit que ça allait me passer. Plus tard au secondaire, j'ai associé mon penchant pour les femmes à ce désir d'être un garçon.

> MAUDE T-M : Déjà à la garderie, j'étais amoureuse de ma monitrice. Pour moi, ç'a toujours existé.

Et votre coming-out, comment il s'est déroulé?

> ALEXANDRE : C'est ma mère qui m'a forcé à en parler. Elle trouvait que je n'allais pas bien. On en a parlé et je me suis senti beaucoup mieux. Tout le monde te le dira : parler de son homosexualité à ses parents, quand ça se passe bien, enlève un gros poids sur les épaules. Il y a une vie avant le coming-out et une vie après.

> RENAUD : Quand j'en ai parlé à mes parents, j'étais déjà très impliqué dans l'organisme Jeunesse Lambda et je recevais plein d'appels à la maison à ce sujet. Mais finalement, à 18 ans, je l'ai fait. Ça s'est très bien déroulé.

Êtes-vous d'accord pour dire qu'il a eu une période d'isolement, un moment où vous vous êtes dit que vous étiez seul dans cette situation?

> RENAUD : Tout à fait. Mais l'isolement, c'est le problème le plus grave des homosexuels. Tout repose là-dessus. Mais je me dis que plus la société va être ouverte là-dessus, moins il y aura d'isolement.

Donc, dans l'ensemble, votre coming-out s'est bien déroulé?

> ALEXANDRE : Oui mais c'est parce qu'on est chanceux. Il y en a pour qui c'est plus difficile. Moi j'ai un ami qui en parlé à sa mère et, comme elle a beaucoup pleuré, il lui a dit plus tard que c'était une passade et qu'il était finalement hétéro. Là, il vit son homosexualité de manière cachée.

> RENAUD : Il faut savoir faire son coming-out. Moi, j'ai attendu d'être fort pour en parler à mes parents. Même qu'à un moment donné ma mère m'a dit qu'elle trouvait que j'étais resplendissant. Quand je leur ai dit que j'étais gai, ils l'ont associé à quelque chose de positif.

Avez-vous déjà été victimes de gestes ou de paroles homophobes?

> ALEXANDRE : Moi, très souvent. Mais il faut dire que je fréquente une école où les gens sont très fermés et ignorants. Plusieurs fois par jour, des gars se penchent à mon oreille et me crient Fif! Tapette! Pédale! On n'aime pas mon côté marginal. Il faut dire que j'aime m'habiller différemment. Régulièrement, on me tape dessus. Mais là, j'ai décidé de me défendre. Il y en a un qui en a mangé toute une dernièrement. Ce gars-là, qui joue au hockey, s'est fait planter par une tapette. Il a fait rire de lui à son tour. Je suis tanné qu'on pense que les gais sont des moumounes. Ce que je trouve dommage, c'est que j'ai porté plainte au bureau de la direction et à la police et ça n'a rien donné. On a même fait venir un représentant de la Commission des droits de la personne qui a donné un ultimatum à la direction. Mais il n'y a rien qui change. Moi, c'est clair, dès que je vais avoir 18 ans, je vais m'installer à Montréal.

> MARC-ANTOINE : Moi, je suis nul en sport, je suis un premier de classe et j'ai toujours préféré me tenir avec les filles. C'est sûr qu'on m'a souvent traité de tapette. Deux fois je suis arrivé à la maison en pleurant. Mais avec le temps, j'ai appris à ne plus écouter ces insultes.

T'as appris à anesthésier ça?

> MARC-ANTOINE : Oui, en me disant que, de toute façon, les jeunes qui utilisent ces insultes ne sont pas conscients de ce qu'ils disent. Pour eux, c'est une insulte qui marche, c'est tout. Contrairement à Alexandre, j'ai la chance d'aller dans une école beaucoup plus ouverte.

Et pour les filles, c'est différent?

> MAUDE H-S-C : Oui, parce qu'on ne peut pas s'attaquer à notre virilité.

> MAUDE T-M : En revanche, nous sommes victimes du fameux fantasme des deux lesbiennes que les gars hétéros aiment tant. Il nous arrive de nous faire interpeller quand on marche toutes les deux main dans la main.

Quel regard avez-vous sur les gais plus âgés?

> ALEXANDRE : Ils ne l'ont pas eu facile. C'est un peu grâce à eux si on peut vivre notre homosexualité si librement.

> RENAUD : Pas juste un peu, c'est vraiment grâce à leur courage si notre société a si bien évolué.

Avez-vous l'âme militante?

> RENAUD : Je pense que oui, mais ce militantisme passe maintenant par l'éducation et la mise en place de modèles. On ressent moins le besoin de descendre dans la rue.

Que pensez-vous du défilé de la Fierté?

> MARC-ANTOINE : J'y suis allé une fois et je n'ai pas ressenti d'appartenance. Peut-être parce que je vis en région et que c'est un truc très urbain.

> MAUDE H-S-C : Moi, j'étais complètement indifférente à cela jusqu'à ce que je comprenne que le mot «fierté» était là pour faire opposition au mot «honte». En ce sens, si une telle manifestation peut montrer aux gens qu'il ne faut pas avoir honte d'être qui on est, tant mieux.

> MAUDE T-M : Ce qui est touchant avec le défilé, ce sont surtout les personnes qui ne sont pas gaies et qui y assistent.

Et le mariage pour les couples de même sexe, qu'est-ce que vous en pensez?

> MAUDE H-S-C : Quand ç'a été adopté, je me suis dit qu'enfin on allait cesser de donner la parole aux cons homophobes et d'entendre toutes sortes de niaiseries.

> RENAUD : On oublie tout un pan de l'humanité dans ce débat sur la famille. On nous oublie nous, c'est révoltant.

> MAUDE H-S-C : Comme beaucoup de gais, on ne sait pas si on va profiter de cela. Ce qui compte, c'est que ce droit existe.

> ALEXANDRE : Mais il ne faudrait pas que le mariage mette sur un piédestal une manière de vivre l'amour. Les couples ouverts ou les gars qui changent souvent de partenaire, c'est tout aussi valable que les couples stables dans un bungalow.

Dans le film C.R.A.Z.Y, le personnage de Zacharie se prend pour David Bowie. Est-ce qu'il y a eu une figure ou une idole qui a compté pour vous?

> ALEXANDRE : Oui et c'est Rob Hallford, le chanteur du groupe heavy metal Judas Priest. Il est chauve, il porte une moustache, des lunettes noires, un manteau de cuir et il est gai. Il le dit ouvertement. Dans le monde du rock, c'est extrêmement rare.

> RENAUD : Au moment où j'ai fait mon coming-out, André Boisclair parlait de son homosexualité. C'est encourageant. Et puis l'émission Queer As Folk est arrivée. Moi, j'ai trouvé des modèles chez des gens que j'ai côtoyés. Les modèles, ils sont partout si on veut.

Chez les filles, je me suis beaucoup fait dire dernièrement que les modèles lesbiens manquaient.

> MAUDE H-S-C : Oui, c'est vrai. C'est pour cela que je me suis souvent identifiée à des filles pas nécessairement gaies mais qui ont du cran et qui sont libres.

Comment entrevoyez-vous votre avenir?

> MAUDE T-M : Pour l'instant, Maude et moi menons nos études. On aimerait bien s'acheter un appartement.

> RENAUD : Je n'ai pas de chum pour le moment. Donc, je m'occupe de ma carrière. Mais disons que je vois tout cela de manière très positive.

> ALEXANDRE : Moi, je veux faire de la politique ou des relations internationales.

> MARC-ANTOINE : J'ai plein de projets. Mais je rêve d'une carrière dans la haute couture. Je sais que je veux être heureux avec quelqu'un que je vais aimer.

Soutien aux jeunes homosexuels

JEUNESSE LAMBDA Groupe de discussion et d'activités pour les 25 ans et moins. Rencontre tous les vendredis soirs à Montréal. Info : (514) 528-7535 ou www.jeunesselambda.org.

PROJET 10 : groupe de soutien et d'aide pour les 14-25 ans de la région de Montréal. Info : (514) 989-4585 ou projet10@p10.qc.ca.

ALTERHÉROS : site Internet et portail informatif pour les jeunes, les parents et les intervenants. Info : www.alterheros.com.

PROJET JEUNESSE IDEM : groupe de discussion, d'entraide et d'information pour les 14-25 ans de l'Outaouais. Info : (1 877) 376-2727 ou www.jeunesseidem.com

PROJET ACE : groupe d'intervention scolaire pour les 14-30 ans de la région de Terrebonne-Lanaudière. Info : (1 800) 964-1860 ou www.projetace.tv.

ACTION SÉRO-ZÉRO : organisme de promotion de la santé et de prévention du VIH et des ITS. Info : (514) 521-7778 ou www.sero-zero.qc.ca.

GAI ÉCOUTE : centre d'écoute téléphonique et de renseignements. Info: (1-888) 505-1010 ou www.gai-ecoute.qc.ca.

Source: http://www.cyberpresse.ca/actuel/article/article_complet.php?path=/actuel/article/28/1,4230,0,072005,1114510.php


MERCI DE NE PAS COPIER CETTE NEWS AILLEURS SANS CITER CE POST.


Dernière édition par le Mar 2 Aoû - 16:09, édité 1 fois
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wouf
Commence à être ingérable...



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MessageSujet: Re: Être jeune homo au Québec, Canada   Être jeune homo au Québec, Canada EmptyJeu 28 Juil - 21:15

J'ai l'impression que Cartoone aimerait bien être modératrice de l'actualité...
(n'oublie pas la campagne électorale fess01 )
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gatsbie
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MessageSujet: Re: Être jeune homo au Québec, Canada   Être jeune homo au Québec, Canada EmptyJeu 28 Juil - 21:27

trop forte , cartoone pour nous trouver des articles ! bduh
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cartoone
Invité




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MessageSujet: Re: Être jeune homo au Québec, Canada   Être jeune homo au Québec, Canada EmptyJeu 28 Juil - 21:46

Cartoone, à votre service pour vous informer...

mais respectons la procédure des modérateurs, les rôles n'ont pas encore été attribués :-)
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