[Besoin de parler un peu]

Bonjour à toutes,

Voilà, je suis un peu "perdue" (enfin, ce n'est pas tout à fait le mot en fait mais je n'en vois pas d'autre). J'ai vu mon gynéco le 7 août. Il est très gentil, très à l'écoute, pas du tout dirigiste, enfin bref, c'est une perle. Il m'a prescrit un vrai suivi pour nos prochains essais avec pds, échos, petit traitement pour aider ect.. Par ailleurs, il cherche avec nous à comprendre pourquoi nous avons eu trois fc précoces, il pense (peut-être) à une mauvaise "perfusion" de l'utérus qui entraînerait la fc. Bon, ça, c'est pas grave, il me dit que c'est facilement soluble.
Il m'a prescrit la traditionnelle hystéro et ça plus le reste me stresse. Non que j'ai vraiment peur de l'examen car je l'ai déjà passé il y a quelques années et franchement, je n'avais absolument pas souffert, à peine une vague crampe fugace... Néanmoins, j'ai l'impression que les choses m'échappent. C'est une sensation diffuse, comme si mon corps, mon intimité ne m'appartenait plus, que j'étais juste un "utérus à pattes", passez-moi l'expression, une mécanique à règler, à explorer... Et franchement, je le vis très mal. Pourtant, objectivement, on ne m'a pas forcé la main : je veux savoir pourquoi ça ne marche pas, cet examen et tout le reste sont autant de réponses à mes gros points d'interrogation. J'ai intérieurement souhaité tout ça. Et depuis que j'ai le rendez-vous pour l'hystéro, je me sens vraiment dépossédée : j'ai peur de la douleur, non en elle-même mais plutôt en ce qu'elle sera le signe qu'on dispose de moi, au plus profond de mon intimité. J'ai fait un cirque du diable à la secrétaire pour que ma femme reste près de moi, avec ultimatum et tout, genre, si ma femme n'est pas là pour me tenir la main, je refuse l'examen. Ca a été accepté. Ma femme sera donc là (ce qu'elle souhaitait par ailleurs). Si ça avait été refusé, je crois que j'aurais fait un scandale total, un peu comme si je refusais absolument qu'on m'impose quoi que ce soit de ce côté-là.
Enfin bref, je ne me comprends pas trop, je me trouve excessive et en même temps, c'est épidermique, cela touche à ce que j'ai de plus sacré... Et quelque part, je crois que ce que je vis le plus mal, c'est que tout cela, je ne voulais pas que ça arrive...
Si certaines peuvent m'aider à avancer, à être un peu plus dans l'acceptation...

ça doit être difficile en effet d'accepter la "médicalisation" du parcours. nous sommes dans un parcours médical depuis le début, mais je sais bien que pour les hétéros stériles ou les homo dont le parcours se complique, c'est pas facile d'accepter ce genre de chose, c'est une sorte de deuil du parcours bébé naturel.
j'espère que certain(e)s pourront t'aider, de mon côté je dirais que le fait d'y réfléchir comme tu le fais et le temps qui passe, vont te permettre d'accepter tout cela pour te mener vers TON enfant et pas un autre.

plein de courage

je ne peux pas te repondre car je n ai pas vécu cette "médicalisation", j espère que certaines t aideront si elles ont vécu ce que tu ressens.
que dire?
essaie de ne pas perdre de vue que c est pour bb et qu une fois qu il sera là, tu oublieras vite...

Salut Tanguy,

Je comprends tout à fait ce que tu ressens.
Je me revois encore reculer devant le médecin qui s'approchait pour me faire l'insém avec la seringue.
Il m'a fallu faire de grands efforts pour "m'échapper" de mon corps à ce moment-là.
Je n'ai pas de conseils à te donner, on a chacunes nos moyens de défense.
Lezzie.

Je pense que dès qu'on se retrouve prise en charge par une médecine pointue ces sentiments sont logiques.
Tu tu sens prise au piège, plus du tout propriétaire de ton corps
C'est le prix à payer........pour moi celui à payer pour vivre et pour toi celui à payer pour donner la vie
C'est un cap difficile, mais bien vite classé une fois que la vie est là

En tout les cas, n'hésites pas à partager ton ressentis car peu d'entre nous le font, comme si c'était un tabou alors que tout compte fait c'est normal

en plus, sans te décourager, ça va continuer pdt la grossesse et jusqu à ce que bb soit sorti !!!
surtout à la fin de la grossesse quand faut aller voir le col
tu sais que moi, quelques heures avant d accoucher, la sf n a pas pu aller voir comment était le col! impossible ! je sais pas pourquoi mais sans doute l approche de la naissance, je commençais à bien stresser, ou alors je voulais pas qu il sorte bref, j ai "tout fermé " je voulais plus qu on vienne m embeter par là !!! (ça me l avait fait dejà une fois kk mois avant et ma gygy m avait dit "é bé, vous allez voir le jour d e l accouchement, ce sera une autre histoire" )
bref, alors que j etais en salle d accouchement, je refusais que la sf m ausculte j ai pris sur moi après ... parce que j avais un peu la honte

Comme Flo et Nath, on est dans cette médicalisation depuis le début, tout cela fait un peu partie d'une certaine routine. Les 1ère fois, c'était vraiment très étrange, mais dès le départ, je me suis sentie en confiance avec notre gynéco. Le fait que ça soit elle qui fasse les échos a certainement contribué à ce que cette confiance s'établisse. C'est elle aussi qui a fait l'hystéro et c'est vrai que ce jour-là, j'ai laissé mes derniers grammes de pudeur en me déshabillant avant de monter sur la table. Il y avait la gynéco et deux jeunettes manip' radio. Bon, après, j'ai eu assez mal pour oublier qu'il y avait du monde .

Comme le dit Bouba, une fois enceinte, les examens recommencent, et régulièrement.
Je ne sais pas trop quoi te conseiller. Essaie de te dire que l'hystéro, c'est un mauvais moment à passer mais c'est aussi une étape pour la suite. Quand tout cela sera derrière toi, vous pourrez vous concentrer sur l'essentiel, les insés en elles-mêmes qui vous mèneront à votre petit.
Je me demandais juste si tu voyais les échos comme tout aussi envahissantes et intrusives ?

Cactus

Tout d'abord, merci pour vos réponses, on se sent nettement moins seule !
Je crois qu'en effet, c'est une étape très dure à franchir mais qu'après. Pour répondre à Cactus spécialement, non, les échos ne me paraissent aucunement envahissantes et je n'ai aucune réticence à aller chez le gynéco pour l'examen annuel. Les pds toutes les 5 minutes non plus, ça ne me fait ni chaud ni froid à vrai dire. C'est pourquoi je ne comprends pas trop ce qui me bloque autant, surtout que je suis partagée (et donc destabilisée) entre le désir de savoir ce qui ne va pas (ou ce qui va d'ailleurs) et le fait de m'en remettre à des mains que je perçois comme hostiles et intrusives car totalement détachées de ce que je vis moi.
Peut-être faut-il chercher dans mon passé ? Dès l'enfance et pendant très longtemps, j'ai traîné un asthme handicapant et grave. Je ne compte plus les hospitalisations, les séjours en réa, les traitements lourds, les effets secondaires... Et puis j'ai "guéri", grâce notamment à un changement de vie radical, qui a impliqué une mise à distance du médical "traditionnel". Je me souviens en outre avoir très mal vécu certaines choses étant enfant, le fait d'être privée de mon libre arbitre, de souffrir physiquement sans aucune possibilité de dire "stop", de souffrir moralement aussi de la privation de contact avec mes parents, de la solitude. Je crois qu'au fond, tout cela remonte et les angoisses qui vont avec... Et là pour faire notre enfant, le cauchemar revient (déjà que je vis très mal de ne pas avoir "donné" d'enfant à ma compagne jusque là...).
Alors oui, je suis très mal... Je suis obligée de m'occuper en permanence pour ne pas y penser... Depuis que j'ai ce rendez-vous (pour le 2 septembre, vous imaginez la torture de l'attente), je n'arrête pas d'y penser, je me réveille la nuit en pleurant...

as-tu déjà essayé la sophrologie?
ça peut aider, en tout les cas essaye de relativiser.........y a pire

Bon ben j'ai relativisé autrement on va dire ! J'ai contacté un autre gynéco et sa réponse a été nette : à votre âge (35 ans), pas question de vous torturer avec un examen d'un autre âge et de vous terroriser avec le traditionnel protocole. Mes pds, toutes bonnes, suffisent. J'ai juste un petit traitement à l'aspirine et progesterone après IA pour bien "perfuser" l'utérus et aider l'embryon à s'accrocher. Bref, je suis soulagée, je me sens bien mieux car à la fois épaulée mais pas infantilisée ni dépossédée. Sinon, j'ai vu une étiopathe qui m'a fait une séance axée sur l'utérus (pas une partie de plaisir, je vous le dis mais étiopathe adorable et douce). Sans que je ne lui ai rien dis de prime abord, par la manipulation du col et des ligaments utérin, elle a confirmé les doutes des deux gynécos en la matière : fc précoces et échecs en raison d'une mauvaise perfusion de l'utérus à cause de blocages de la circulation sanguine. Elle m'a aussi beaucoup rassurée et s'est montrée ouverte et intéressée par notre histoire. Cela m'a beaucoup touchée. Du coup, je suis à bloc pour la prochaine insé !!!!!

C'est une bonne nouvelle, ravie de voir que tu vas mieux!