« On attend toujours la réforme du pacs »

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Citation :: Journal l'Humanité
Rubrique Société
Article paru dans l'édition du 27 juin 2005.

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« On attend toujours la réforme du pacs »

Avec pour revendication la reconnaissance de l’homoparentalité, entre 550 000 et 700 000 personnes ont défilé samedi pour la Marche des fiertés lesbiennes, gaies, bi et trans. Entretien avec Alain Piriou, de la LGBT.

Quelles étaient les principales revendications de la marche samedi dont le mot d’ordre était « Couple et parentalité : l’égalité maintenant » ?

Alain Piriou. Nous demandons toujours, à la fois l’amélioration du pacs et l’accès au mariage pour les couples homosexuels. Le pacs est un statut original, qui a été choisi par près de 200 000 personnes en France, homos comme hétéros, mais qui doit être amélioré notamment en cas de décès du partenaire. Or, rien ne justifie une différence entre le mariage et le pacs sur cette question puisque le devoir de solidarité est commun aux deux institutions. Le gouvernement Raffarin puis celui du nouveau premier ministre Dominique de Villepin se sont successivement déclarés prêt à améliorer le pacs. Mais aucun engagement n’a été pris avant la marche et nous n’avons pas connaissance d’un quelconque projet de loi. Quant au mariage, même si le pacs est réformé dans le sens de l’amélioration des droits, des couples homosexuels, comme c’est le cas pour les hétéros, souhaiteront toujours se marier. L’égalité, c’est de permettre une liberté de choix entre ces différents statuts. Sur cette question, le gouvernement reste fermé.

Où en est-on de la reconnaissance du statut du conjoint homosexuel qui élève au même titre que le père ou la mère biologique, le ou les enfants ?

Alain Piriou. C’est une question importante, car elle touche à la reconnaissance du parent social, du beau-parent. Soit le parent social ou le beau-parent adopte l’enfant de son conjoint, ce qui permet à la famille une sécurité juridique optimale pour le lien tissé entre l’enfant et le parent non biologique. Soit, solution plus légère mais qui pourrait concerner beaucoup de monde, c’est de reconnaître le parent social. De donner un statut au beau-parent en reconnaissant la coparentalité. Et loin d’être une question uniquement homoparental, elle se pose également dans les familles recomposées. Cette réforme est simple. Et contrairement à l’élargissement des droits juridiques du pacs, qui nécessitent des arbitrages budgétaires, cette réforme n’est pas très compliquée à mettre en place. Nous demandons également toujours d’ouvrir l’adoption à des couples de même sexe.

La marche s’est emparée des résultats de la dernière enquête Presse gay 2004 rendus publics la semaine - dernière, confirmant une augmentation de 70 % des rapports non protégés chez les gays (l’Humanité de jeudi 23 juin 2005). Que vous-inspire ce chiffre ?

Alain Piriou. C’est atterrant. Le relâchement de la prévention n’a cessé de s’amplifier depuis quatre ou cinq ans et cela partout dans le monde. C’est insupportable, car une nouvelle génération de contaminés par le virus du sida est en train d’apparaître. C’est pour cela que, pendant la marche, trois minutes de silence ont été consacrées aux victimes du sida. De la tête du cortège, qui était à Bastille, au départ de la marche à Montparnasse, plusieurs centaines de milliers de personnes se sont tues en même temps. C’était très impressionnant. Nous espérons le début d’une nouvelle prise de conscience collective et une responsabilisation de tous, qu’elle soit individuelle, associative, des pouvoirs publics...

Maud Dugrand

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