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 Les mères porteuses; sélection d'articles

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mamgozh
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MessageSujet: Les mères porteuses; sélection d'articles   Les mères porteuses; sélection d'articles EmptySam 17 Sep - 16:41

Je ne savais pas dans quelle partie le mettre, mais voici un article assez long sur les mères porteuses clandestines en france.

A méditer en tout cas :


L'Express du 15/09/2005
Mères porteuses
Le marché clandestin

par Anne Vidalie

La France interdit d'y recourir, mais les couples en mal d'enfant cherchent par tous les moyens à contourner la législation. Certains passent par les pays qui autorisent cette pratique. D'autres trouvent ici même des ventres à louer. Un bébé, mais à quel prix?

Rita a 20 ans, la peau mate et des formes épanouies. Avec sa mère, ses trois petits frères et sa fille de 1 an, elle habite une cité de la banlieue parisienne et vivote grâce à l'allocation de parent isolé. En juin, elle a déposé une annonce sur un site Internet: «Je veux être mère porteuse.»

Une annonce parfaitement illégale. Un arrêt de la Cour de cassation de 1991, puis les lois de bioéthique de 1994 ont proscrit le recours à une mère porteuse au nom de l' «indisponibilité du corps humain». La France ne plaisante pas avec la procréation médicalement assistée (PMA), étroitement corsetée. «Les pouvoirs publics veulent éviter les trafics d'enfants, explique la juriste Françoise Dekeuwer-Défossez, spécialiste du droit de la famille. Or la gestation pour autrui [GPA] est considérée comme de la vente de bébés.» Pour se soustraire à l'interdit, des couples de Français vont chercher une mère porteuse dans les pays qui les autorisent. D'autres, désespérés de devoir patienter deux à trois ans pour un don d'ovocytes, se rendent là où la rémunération des donneuses est acceptée. Quelques-uns violent carrément la loi en recrutant des mères porteuses en France.

Rita est l'une de ces femmes prêtes à louer clandestinement leur ventre. A quel prix? Attablée dans un café du quartier Montparnasse, elle hésite: «A vous de voir. Vous pouvez tout me donner à la fin, si vous préférez.» Elle raconte qu'un couple lui a proposé une misère, 150 euros. «Sur Internet, dit-elle, j'ai vu que c'était entre 15 000 et 20 000 euros.» Elle ajoute qu'elle veut bien porter ce bébé, pas le fabriquer avec ses ovules à elle. «Ce sera votre enfant, pas le mien.»


Des femmes entre 20 et 35 ans
Sarah, elle, propose tout: son utérus et ses ovules. Elle précise qu'elle est VRP, qu'elle a 30 ans et deux enfants à elle. Pourtant, elle aussi vend ses services sur Internet. Et son expérience. En mars dernier, elle a accouché d'un petit garçon, qu'elle avait conçu pour un couple d'homosexuels. «On a loué une chambre d'hôtel et acheté un tube pour recueillir le sperme, ainsi qu'une seringue pour me l'injecter. Ça a marché du premier coup! L'un des pères a reconnu l'enfant, que j'ai, moi, abandonné devant notaire.» Elle se fiche d'être la mère biologique du bambin. «Je ne veux plus en entendre parler.» Coût de sa prestation: 5 000 euros à la première injection de sperme et 10 000 à la naissance. Sarah est décidée à recommencer, toujours par insémination. Pas de fécondation in vitro (FIV) pour elle. «La procédure est lourde, longue, il faut aller en Belgique ou en Angleterre.» Sarah est déjà en pourparlers avec un couple. Mais elle a une copine disposée, elle aussi, à se lancer sur le marché.

Ces femmes qui louent leur utérus ont entre 20 et 35 ans. Certaines travaillent. L'une se présente comme assistante vétérinaire. Une autre, comme institutrice. Presque toutes ont déjà des enfants. Elles veulent aider des couples en mal de bébé, affirment-elles. La plupart tirent sans vergogne sur la corde sentimentale. «Je suis là pour permettre à un couple de connaître la joie d'être parents», écrit Corinne, de Pantin (Seine-Saint-Denis). Valérie, de Vandœuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle), renchérit: «Je voudrais offrir à un couple le bonheur que j'ai moi-même avec mes quatre petits.» Idem pour Sophie, d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), et Maryline, du Val-de-Marne. Quelques-unes sont prêtes à fournir leurs ovules. Les autres souhaitent que l'enfant soit conçu par FIV, avec les ovocytes de la maman commanditaire ou d'une donneuse.

Rares sont celles qui affichent leurs motivations financières. Marie, elle, ose. A 35 ans, cette mère de cinq enfants de 6 mois à 15 ans annonce la couleur sans ciller: «J'ai besoin d'argent de manière urgente. Mon logement est insalubre et je suis en voie d'expulsion.» Depuis qu'elle a déposé son annonce sur un site à la fin de juillet, elle a reçu plusieurs propositions: «Des couples homos, des femmes ménopausées ou privées d'utérus.» Prix estimé pour son utérus et ses ovules: entre 15 000 et 20 000 euros. Elle précise vite qu'elle n'a pas encore choisi. Qui sait, les enchères continueront peut-être à monter…?

Le marché suscite des vocations. Des Belges, des Québécoises et des Suissesses offrent aussi leur ventre à des couples français via la Toile. Pascale, 33 ans, est même en contact avec une Péruvienne de Lima. «Elle me propose d'aller là-bas faire une insémination "à la maison" contre 15 000 euros. J'ai peur de tomber sur un réseau.» Luc se méfie, lui aussi. «Plusieurs mères porteuses péruviennes se présentent sous des noms et sur des sites différents, mais avec les mêmes adresses électroniques.» Internet permet tous les trafics. Le Dr Christian Fossat, directeur d'un site médical, se dit impuissant: «Je suis conscient que nous sommes dans l'illégalité, mais envoyer des rappels à l'ordre, c'est prêcher dans le désert! Nous n'avons pas les moyens matériels de censurer nos forums.»

C'est sur l'un de ces sites que Lucie et Caroline ont fait connaissance. A 28 ans, Lucie, fonctionnaire à Rennes, sait qu'elle ne pourra jamais être enceinte: atteinte du rarissime syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser, elle est née sans utérus, mais avec des ovaires en bon état. Elle peut concevoir un bébé en éprouvette avec Alain, son mari. Pas le porter. «Le recours à une gestatrice est ma seule solution pour avoir un enfant biologique», résume-t-elle. Caroline, 27 ans, auxiliaire de vie scolaire à Orléans (Loiret) et maman d'un petit garçon de 4 ans, voulait mettre son ventre au service d'une autre. «Ça me trottait dans la tête depuis longtemps, confie-t-elle. J'avais envisagé de le faire pour ma belle-sœur, qui souffrait de problèmes de stérilité. Mais nous avons renoncé, car ce projet passait mal dans notre famille.»

Lucie a lu l'annonce de Caroline sur la Toile. Les deux femmes se sont rencontrées en mars 2004. Elles ont décidé de tenter l'aventure ensemble en Belgique, l'un des pays européens où la GPA est possible, avec la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, le Danemark, la Hongrie, la Roumanie, la Finlande et la Grèce. Mais à Bruxelles, le mois suivant, leur dossier a été refusé par la clinique. «Le psychologue a jugé que notre projet manquait de maturité, raconte Lucie. Caroline ne s'est pas découragée.» Direction l'Angleterre. A Londres, le comité d'éthique de la clinique CRM London accepte leur demande, en janvier dernier. Après une fausse couche, en mai, Caroline s'apprête à recevoir à nouveau les embryons de Lucie début octobre. Avec la complicité active des gynécologues français des deux jeunes femmes, qui leur prescrivent les traitements préparatoires.

«Si ça marche cette fois, nous aurons déboursé 30 000 euros au total», calcule Lucie. Dont 15 000 pour Caroline. La jeune femme a dit à son fils que le ventre de Lucie était cassé, qu'elle allait porter son bébé à sa place. «Je serai une sorte de tata pour ce garçon ou cette fille que je veux voir grandir, espère-t-elle. J'aurai une responsabilité vis-à-vis de lui.» Ses amis, sa mère et ses frères et sœurs sont au courant. Aux autres, elle racontera qu'elle a eu une aventure avec un homme marié, qu'elle lui a laissé le petit.


Dernière édition par le Mer 5 Oct - 17:02, édité 1 fois
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mamgozh
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MessageSujet: Re: Les mères porteuses; sélection d'articles   Les mères porteuses; sélection d'articles EmptySam 17 Sep - 16:42

suite:


Trois ans de prison et 45 000 euros d'amende
Alain reconnaîtra l'enfant «in utero» et Caroline accouchera sous X. Lucie laissera passer quelque temps avant d'entamer une procédure d'adoption. Une démarche à hauts risques. Car le parquet veille au grain. «Toutes les solutions, tous les bricolages sont débusqués, indique Françoise Dekeuwer-Défossez. Une demande d'adoption, par l'épouse, de l'enfant de son mari déclenche à coup sûr une enquête très pointue. En pratique, c'est devenu quasi impossible. Les fausses déclarations à l'état civil sont également dans le collimateur de la justice. Il arrive en effet que des mères porteuses accouchent sous le nom de la maman commanditaire.» Les associations et les médecins qui s'entremettent pour organiser une GPA risquent trois ans de prison et 45 000 euros d'amende. Quant aux parents, s'ils ne sont pas passibles de poursuites pour recours à une mère porteuse, ils peuvent être condamnés pour tricherie à l'état civil. Aussi ceux qui acceptent de témoigner exigent-ils l'anonymat le plus strict.

Ces couples disent la «fée», la «marraine» ou la «nounou» pour parler de la femme qui abritera pendant neuf mois le bébé dont ils rêvent. Malgré les fausses couches et les échecs à répétition, les traitements pénibles et l'attente déçue, le désir d'enfant les tenaille. Rien ne les arrête. Ni le triste témoignage d'Aura, qui raconte sur Internet comment la mère porteuse, à la naissance du bébé, lui a dit: «Je ne veux pas vous donner le bébé, il est à moi et vous n'avez aucun droit.» Ni l'histoire de la petite Donna, dont la mère porteuse, belge, avait annoncé le décès in utero aux parents commanditaires, avant de la revendre à sa naissance, au début de l'année, à un couple de Néerlandais. «A force de frustration, on finit par envisager d'aller contre la loi de notre pays, plaide Pascale, qui cherche une mère porteuse, ici ou en Belgique. Depuis trois ans que je fais des FIV en vain, j'ai l'impression de n'être qu'un numéro dans le centre de PMA qui me suit. Le soutien psychologique est inexistant! Ma mère et ma belle-mère nous ont proposé de porter notre enfant, mais elles sont trop âgées.»

Beaucoup ont pensé à l'adoption. Luc, 39 ans, et Véronique, 40 ans, ont obtenu l'agrément nécessaire. Seulement voilà: «Il faut ensuite compter plusieurs années, en France, pour avoir un enfant et, étant donné notre âge, on risque de nous proposer des bambins de 4 ou 5 ans.» Maintenant, ils cherchent une mère porteuse. «Pour aller plus vite. Et avoir un lien biologique avec notre bébé.»

C'est un «ange», un «miracle» que ces parents espèrent. En attendant, ils clament leur «détresse» et leur «désespoir» sur les forums Internet. Ils ne sont pas les seuls. «Il y a une concurrence sévère des couples homosexuels, très demandeurs», constate Luc. Comme Fred et Georges, trentenaires, en couple depuis huit ans. «Il ne manque qu'un enfant à notre bonheur», disent-ils. Quelques hommes seuls, aussi, revendiquent leur besoin impérieux d'enfant. «C'est vital pour moi», tranche Franck, à la recherche d'une mère porteuse. Tout à leur désir de bébé, jamais ces hommes et ces femmes n'évoquent l'intérêt de l'enfant à venir. Comment vivra-t-il son histoire? Comment assumera-t-il sa filiation? Silence.

Pour ne pas violer la loi, quelques centaines de Français et de Françaises partent tous les ans sous des cieux à la législation plus clémente. Au Canada et aux Etats-Unis, le plus souvent. Ils n'ont que l'embarras du choix: l'Afrique du Sud, Israël, la Russie, l'Ukraine, la Géorgie, notamment, autorisent la GPA. Alice, 40 ans, vient de s'inscrire dans une agence de l'Ontario (Canada), pour trouver une mère porteuse. «Financièrement, c'est très lourd. Voilà dix ans que j'économise pour ça. Et deux questions me taraudent: est-ce la bonne solution? Quel genre de femme peut accepter de porter un enfant pour une autre?» Catherine, 37 ans, s'est longuement interrogée, elle aussi: «Ai-je le droit de demander à quelqu'un de faire cela pour moi?» Le désir d'un deuxième enfant a été le plus fort. Elle a d'abord cherché son bonheur dans la clandestinité française, mais elle a renoncé. «Faute d'encadrement juridique et psychologique, c'est de l'inconscience, même si c'est moins cher.» Elle a tenté sa chance à Bruxelles. Mais la mère porteuse pressentie l'a lâchée en cours de route. Elle est allée au Royaume-Uni, où deux associations à but non lucratif, Cots et Surrogacy UK, mettent en relation parents et mères porteuses. «Avec mon mari, nous avons déposé un dossier. Hélas! la demande est forte, et c'est la mère gestationnelle qui choisit.» En désespoir de cause, Catherine a mis des annonces sur les sites américains. Elle n'oubliera jamais le 14 janvier 2003, date à laquelle elle a reçu le premier message de sa future mère porteuse. Un an et six jours plus tard, les jumeaux sont nés au Texas. «A l'hôpital, c'est moi que les médecins et les infirmières félicitaient, se souvient-elle. Ils étaient sidérés que ce soit interdit en France, que j'aie fait tout ce chemin pour avoir mes bébés.»

Maëlle, 30 ans, et Etienne, son compagnon, ont passé trois ans à se renseigner sur les destinations et les prix, à éplucher et comparer les textes de loi. Ils sont allés au Canada, en voyage exploratoire. «Depuis l'entrée en vigueur, l'an dernier, d'une nouvelle législation, il n'est plus possible de rétribuer les mères porteuses», explique la jeune femme. Elle a donc opté pour les Etats-Unis, où 18 Etats autorisent la GPA et où l'enfant peut être très officiellement reconnu, dès le quatrième mois de grossesse, par ses futurs parents. Maëlle, qui revient du Maine, saura dans quinze jours si ses deux embryons - «de très bonne qualité, d'après le médecin» - ont fait leur nid dans le ventre de Marsha, 40 ans, infirmière, sa mère porteuse. «J'ai assisté à l'implantation, raconte Maëlle avec émotion. C'est bizarre de voir sur l'écran l'utérus de sa nounou et ses embryons à soi…» Avec Marsha, rencontrée sur un site Internet, Maëlle et son compagnon ont signé, par avocats interposés, un contrat de 20 pages qui prévoit toutes les éventualités et fixe les moindres détails. Par exemple, la mère porteuse s'engage à ne pas boire ni fumer. Montant de la facture: 60 000 dollars, dont 18 000 pour Marsha - 23 000 si elle met au monde des jumeaux.

Des menaces de garder l'enfant
Mais le mieux ficelé des contrats ne met pas toujours à l'abri des déconvenues. En 2002, Françoise, 49 ans, avait trouvé, dans le Massachusetts, une mère porteuse qui acceptait de se faire inséminer le sperme de son mari - «La solution la plus simple», pensait-elle. Une célibataire, mère de deux enfants, qui avait besoin d'argent. Son site s'appelait Womb-for-rent - «Utérus à louer» … «Elle nous a demandé un prix exorbitant, 30 000 dollars.» Puis elle a menacé de garder l'enfant. «A présent, s'agace Françoise, elle voudrait que je dise à mon fils qu'il a deux mamans, que je l'envoie en vacances chez elle.»

Certaines histoires cumulent allègrement les transgressions du droit français. Luc de Liance, 42 ans, antiquaire à Paris, reconnaît que, sans deux femmes prêtes à lui fournir utérus et ovules, il ne tiendrait pas aujourd'hui Tancrède, 16 mois, dans ses bras. «J'ai vécu dix années d'espoir au cours desquelles mon fils a grandi en moi», dit-il. L'homme avec lequel il partageait sa vie ne voulait pas d'enfant. Quand ils se sont séparés, Luc a foncé à San Diego (Californie), où de nombreuses agences de donneuses d'ovocytes et de mères porteuses ont pignon sur rue. Tancrède est venu au monde en mai 2004, à 6 mois et demi de gestation. Luc ne regrette pas les deux mois d'angoisse passés dans le service de néonatologie du Naval Medical Center, les nuits blanches et les 150 000 euros engloutis. «Mon fils est l'enfant du désir, de la volonté et de la science.»

En France, la mère est celle qui accouche
Hélène pourrait en dire autant. Elle a 52 ans; son mari, Jean, 55. Leur fille unique, adoptée à 5 mois, a quitté la maison il y a presque quatre ans. Elle avait 14 ans. Ils ne l'ont jamais revue. «Elle nous a abandonnés», glissent-ils. Depuis avril dernier, ils sont les parents d'un petit garçon, né dans le Manitoba (Canada). «J'ai dit à mes voisins que j'allais là-bas chercher un bébé qui était le fils de mon mari, raconte Hélène. Ils ont compris.»

Seule ombre à son bonheur: «Officiellement, François est le fils de mon mari, pas le mien. J'aimerais bien être sa vraie maman devant la loi. Je m'inquiète: que se passerait-il s'il arrivait quelque chose à son père?»

Une angoisse partagée par tous les pères et mères qui n'ont pas le droit de faire inscrire leurs enfants dans leur livret de famille. «En cas de GPA dans un pays où la pratique est légale, les parents ne risquent pas de poursuites au retour, précise la juriste Françoise Dekeuwer-Défossez. Mais ils ne peuvent pas régulariser la situation de leur progéniture auprès de l'état civil en France.» La plupart des couples se contentent d'un passeport américain ou canadien au nom de leur bébé et font le gros dos. Car le Service central d'état civil, installé à Nantes, compétent pour les Français vivant hors de l'Hexagone, est à l'affût. Dans le collimateur: les demandes de transcription des certificats de naissance de bébés nés à l'étranger de couples français qui n'y résident pas. «Il y a un acharnement idéologique à ne pas reconnaître ces naissances», regrette Laure Camborieux, présidente de l'association Maia, qui milite pour une légalisation étroitement encadrée de la GPA. En France, la mère est celle qui accouche. Qu'elle soit ou non la génitrice. «Les procureurs ont pour instruction de faire la chasse aux cas de mères porteuses», observe Françoise Dekeuwer-Défossez.

Les mésaventures judiciaires de Clara et Vincent ont de quoi doucher les plus déterminés. Parents de jumelles nées en Californie d'une mère porteuse voilà cinq ans, ils ont commis l'imprudence de demander l'inscription de leurs filles sur leurs passeports au consulat de Los Angeles. Mal leur en a pris. Dénoncés aux autorités françaises, ils ont été mis en examen par le parquet de Créteil pour «entremise pour des faits de gestation pour le compte d'autrui» et «simulation ayant entraîné une atteinte à l'état civil». Le 30 septembre 2004, un non-lieu a été prononcé. Les juges doivent encore se prononcer, au civil, sur la reconnaissance de la filiation. «Mes filles nous demandent parfois si on est bien une famille», soupire Clara. En France, la réponse ne va pas de soi.


Post-scriptum
Certains ne cherchent pas de mères porteuses, simplement des gamètes. Mais les dons, anonymes et gratuits, sont étroitement encadrés en France. Afin d'éviter de devoir attendre deux ou trois ans des ovocytes, des centaines de couples partent dans des pays comme l'Espagne, où les donneuses, rémunérées, sont plus nombreuses. Le don de sperme à des femmes célibataires et à des homosexuelles en couple est interdit. Du coup, certaines se replient sur Internet. Beaucoup de donneurs, tel Stéphane, 34 ans, ingénieur commercial à Nantes, ne demandent que le remboursement de leurs frais de déplacement. Jordan, 21 ans, lui, est plus gourmand: il veut 400 euros en échange de ses spermatozoïdes.








source : l'express http://www.lexpress.fr/info/societe/dossier/famille2/dossier.asp?ida=434942
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fanbou
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MessageSujet: Re: Les mères porteuses; sélection d'articles   Les mères porteuses; sélection d'articles EmptySam 24 Sep - 19:20

requin01
Cela a l' air dur d' assouvir son desir d' avoir un enfant en France!
Adoption, Mere porteuse...Quelqu' un peut-il m' eclairer et m' aider en me faisant part de ses conseils et de son experience ?
Merci a tous
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cartoone
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MessageSujet: Re: Les mères porteuses; sélection d'articles   Les mères porteuses; sélection d'articles EmptyDim 25 Sep - 10:42

Article extrêmement intéressant, Mam, merci beaucoup.
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sabbill2000
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sabbill2000


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MessageSujet: Re: Les mères porteuses; sélection d'articles   Les mères porteuses; sélection d'articles EmptyVen 30 Sep - 11:28

Inclassable95 tres tres interessant cet article .. merci beaucoup !!
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mamgozh
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mamgozh


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MessageSujet: l'homoparentalité : chat organisé par le monde   Les mères porteuses; sélection d'articles EmptyMer 5 Oct - 17:06

Homoparentalité : nouvel horizon pour les gays et lesbiennes ?
LEMONDE.FR | 27.06.05 | 10h02 • Mis à jour le 28.06.05 | 12h40

L'intégralité du débat avec Martine Gross a dirigé le livre "Homoparentalités, état des lieux" (Ed. Erès), mardi 28 juin, à 11 h .


égarssoncébon : La revendication de l'homoparentalité ne signifie-t-elle pas une forme de renoncement à l'affranchissement des normes qu'a pu incarner l'homosexualité ?

Martine Gross : Je ne crois pas qu'on soit homosexuel pour s'affranchir des normes. Et à partir du moment où l'on a une certaine estime de soi, eh bien on ne renonce plus à souhaiter pouvoir transmettre la vie ou transmettre ce qu'on a reçu soi-même, de sa propre famille, des générations antérieures. Et il me semble qu'il ne s'agit pas tant de s'affranchir des normes que, ayant une certaine estime de soi, de ne plus renoncer à réaliser des désirs. Des désirs qui sont partagés par bien des êtres humains.

Sirius2 : Deux "pères" et une "mère" porteuse, ou deux "mères" et un "père" donneur, n'est-ce pas un destin dur à vivre pour un enfant ?

Martine Gross : Je pense que ce qui est difficile à vivre, c'est le regard de la société qui est posé sur des familles inhabituelles, mais un enfant, quand il n'y a pas de lourd secret et qu'il est élevé dans la transparence par rapport à ses origines, les seules difficultés qu'il peut rencontrer sont dues au regard de la société.

"DONNER UN STATUT AU PARENT SOCIAL"

Léto_II : Bonjour. Beaucoup d'homosexuels sont parents, car ils ont eu une relation hétéro avant d'assumer leur homosexualité. Le problème ne serait-il pas de donner des droits aux compagnons de parents divorcés car même pour les hétéros, le compagnon n'a aucun droit et devoir sur les enfants de son compagnon ?

Martine Gross : Je suis absolument d'accord avec cette remarque. En effet, pour une personne qui s'investit auprès d'un enfant, qui s'implique auprès d'un enfant comme un parent, il faudrait penser à une réforme du droit de la famille qui permette de donner un statut au parent social, qu'il soit un beau-parent dans une famille hétéroparentale ou un compagnon ou une compagne dans une famille homoparentale.

Ultrasolaire : Aux Etats-Unis, c'est avant tout la question du mariage, et non celle du droit à l'adoption, qui suscite des réticences. Pourquoi, selon vous, cette différence ?

Martine Gross : Parce que d'abord, là-bas, la religion a une plus grande importance. Je pense que le mariage est là-bas encore plus sacralisé qu'en France. Et d'autre part, les Etats-Unis, comme beaucoup de pays anglo-saxons, sont pragmatiques et tiennent compte du fait que des enfants sont élevés par des parents homosexuels et que ces enfants ne vont pas mal. En outre, ils prennent les décisions au cas par cas, dans le meilleur intérêt de l'enfant. Et quand un enfant vit avec des parents de même sexe, les décisions juridiques sont prises en fonction de l'environnement familial de l'enfant.

Calimero : Quels sont réellement les arguments contre le mariage homo et l'adoption ?

Martine Gross : Je répondrai uniquement sur l'homoparentalité. Les arguments se divisent en deux types : d'une part, ceux qui ont trait à l'intérêt de l'enfant, où il est avancé qu'il est indispensable d'avoir un père et une mère au sein de la cellule familiale. La seconde catégorie d'argument concerne l'intérêt de la société et le désordre social si l'on légiférait pour qu'un enfant puisse avoir une filiation de deux parents de même sexe.

Coolbens : Y a-t-il des études qui montrent un comportement différent chez les enfants avec des parents homosexuels ?

Bigdaddymars : Des études ont elles été menées sur des familles homoparentales ? Quelles en sont les conclusions ?

Martine Gross : Il n'y a pas d'étude qui montre des différences, au contraire, il y a des centaines d'études qui montrent qu'il n'y a pas de différences notables entre ces enfants et les autres. Des études ont été réalisées depuis les années 1970 aux Etats-Unis. Elles ont porté sur le développement psychologique, l'identité sexuelle, les relations des enfants avec leurs pairs, les relations des enfants avec les adultes. Elles ont même porté sur le risque d'abus sexuel dont ils pourraient être les victimes. Elles ont aussi porté sur l'estime de soi, la sociabilité. Sur tous ces points, et sur d'autres que j'ai oubliés, pas de différence notable entre les enfants élevés par des parents homosexuels et les autres. Il y a deux études publiées en France : celle de Stéphane Nadaud et celle de Suzanne Golombok, qui porte sur le suivi d'enfants depuis le plus jeune âge jusqu'à l'âge adulte. Son étude a été traduite en français et s'intitule Grandir dans une famille lesbienne.

Mamgozh : Pourquoi met-on en avant dans les médias le droit à l'adoption alors que d'autres formes de parentalité existent ?

Martine Gross : C'est une bonne question. C'est comme si l'adoption symbolisait le fait pour des homosexuels d'avoir des enfants, et que les gens ne pouvaient pas imaginer une minute que des homosexuels puissent avoir des enfants autrement que par l'adoption. Alors qu'il est tout à fait vrai que l'adoption, en tout cas pour l'association APGL (Association des parents et futurs parents gays et lesbiens), ne représente que 10 à 15 % des manières de fonder une famille homoparentale.

Antifreud : Si parler de "la psychanalyse" a un sens (mais peut-être vaudrait-il mieux parler des psychanalystes), quel est à présent le jugement porté par celle-ci sur l'homoparentalité ? A-t-il évolué ? Est-il à peu près unifié ? A-t-il une influence significative ?

Martine Gross : Je ne crois pas qu'on puisse aujourd'hui parler d'un point de vue de LA psychanalyse. On ne peut parler que de points de vue de psychanalystes. Certains s'expriment de manière extrêmement normative, se servant de la psychanalyse pour exprimer leurs propres opinions idéologiques. Certains autres psychanalystes, plus discrets, s'expriment simplement du point de vue de leur clinique et de leur pratique, et ne prétendent pas parler au nom de la psychanalyse. On ne peut donc pas dire que les points de vue sont unifiés aujourd'hui.

Calimero : Je suis étudiante en psycho, et dans certains cours on nous explique effectivement que la structure familiale est essentielle. Mais souvent on parle du père et de la mère, mais également d'un "pourvoyeur de soins". Qu'en pensez-vous ?

Calimero : Je pense qu'aujourd'hui il est un peut dépassé de dire qu'un enfant a besoin du père et de la mère pour lui assurer un bon développement.

Martine Gross : Je pense qu'un enfant a besoin d'être mis en contact avec les deux sexes. Mais ce contact n'a pas besoin d'être au sein de sa cellule familiale au quotidien. Il suffit qu'il ait dans sa famille un peu plus large des oncles, des tantes, des grands-pères, des grands-mères, et un environnement et un réseau social constitués des deux sexes. En revanche, il est indispensable qu'un enfant ne soit pas élevé dans la haine de l'autre sexe. Ce qui, selon moi, n'est pas le cas dans les familles homoparentales.

Indilou : Que pensez-vous de l'anonymat du don du sperme pratiqué en Belgique, Espagne et d'autres pays, auquel ont souvent recours les lesbiennes françaises pour avoir un enfant ? Ne pensez-vous pas qu'on peut émettre des réserves sur l'absence de connaissance des origines paternelles imposée à l'enfant ?

Martine Gross : Je suis absolument d'accord avec cette réserve. Elle ne touche pas seulement les lesbiennes mais aussi les couples hétérosexuels qui ont recours à ces techniques. La différence entre les couples de lesbiennes et les couples d'hétérosexuels qui ont recours à ces techniques, c'est que les lesbiennes ne cacheront jamais la manière dont l'enfant a pu voir le jour, et donc au moins reconnaîtront l'existence de quelqu'un qui a eu la générosité de les aider à mettre un enfant au monde. Je crois que l'anonymat a été mis en place pour protéger les couples hétérosexuels, pour qu'ils n'aient pas à révéler la stérilité d'un père. Je suis absolument pour qu'il y ait une possibilité que les enfants aient accès à la connaissance de leurs origines. Mais ceci est une question qui ne concerne pas les homosexuels seulement, c'est une question générale.

Oliber : Dans l'organisation des droits à mettre en œuvre, ne faut-il pas d'abord commencer par le mariage homosexuel, puis l'adoption éventuellement ?

Martine Gross : Je ne crois pas. Pour moi, le mariage est une revendication concernant le couple. Les couples, qu'ils soient du même sexe ou non, doivent pouvoir accéder à toutes les institutions offertes par la République. C'est une question d'égalité de tous les citoyens. En revanche, des lois pour permettre à un enfant d'avoir deux parents de même sexe, qu'il s'agisse d'adoption, qu'il s'agisse du statut du parent social, qu'il s'agisse de l'accès aux techniques d'AMP (assistance médicale à la procréation), sont des lois concernant la filiation. Cette dernière ne doit pas dépendre de l'union de couple des personnes. Donc, mariage et homoparentalité sont deux revendications parallèles.

Ultrasolaire : Les homos vivant dans des pays qui autorisent l'adoption ont-ils la possibilité d'adopter à l'étranger ? J'imagine que la Chine, le Vietnam, ou la Russie, où nombre de parents adoptifs trouvent leurs enfants, sont assez peu favorables au principe...

Martine Gross : C'est vrai. Ils ne pourront pas adopter à l'étranger, à ma connaissance. Certains pays demandent même un certificat ou une attestation sur l'honneur de ne pas être homosexuel. Je pense qu'il faut que l'homophobie recule partout dans le monde. Ces lois participent de l'ignorance. Quand on imagine qu'un enfant sera forcément malheureux dans un couple homosexuel, c'est soit de l'homophobie, soit de l'ignorance.

Mnav : Que peut-on espérer du gouvernement actuel concernant l'avancement des droits des familles homoparentales ? Et pensez-vous que des directives soient données afin que les juges, par exemple, n'accordent pas la délégation de l'autorité parentale au parent social ?

Martine Gross : D'une part, on peut noter une bonne volonté relative de la part du gouvernement, dans la mesure où une audition des associations gays et lesbiennes est programmée dans le cadre de la mission parlementaire sur la famille. Cela dit, cette audition risque fort de n'être suivie d'aucune proposition de réforme concernant les familles homoparentales. C'est un point malgré tout positif, car on ne pourra plus dire que le débat n'a pas eu lieu. Sur les directives qui seraient données aux juges, normalement il y a une séparation du pouvoir exécutif et du pouvoir juridique. Ce serait donc tout à fait illégal que des directives gouvernementales soient données à des juges pour influencer leurs décisions. Il faut espérer que le gouvernement restera dans la légalité. En revanche, ce qu'il faut faire, c'est demander que le magistrat soit formé et familiarisé aux réalités des familles homoparentales.

Plume : Pensez-vous que la réforme du pacs puisse faire progresser les droits concernant la filiation ?

Martine Gross : Non, je ne pense pas. Je pense que la réforme du pacs est faite pour empêcher l'avènement du mariage, et non pas pour donner des droits pour la filiation.

Bigdaddymars : Etes-vous pour que les homosexuels soient reconnus comme une communauté à part entière ? Cette identité communautaire permettrait, à l'instar d'autres minorités, de bénéficier de certains avantages... type discrimination positive.

Martine Gross : Non, je suis absolument opposée à ce qu'on considère les homosexuels comme une communauté. Il y a des homosexuels de tous genres, comme pour les hétérosexuels. En revanche, je suis pour que toutes les lois de la République, aussi bien les lois qui permettent que celles qui interdisent, soient appliquées à toutes les catégories de citoyens. C'est pourquoi les propositions de réforme du droit de la famille que nous ferons le 13 juillet sont des propositions qui concernent toutes les familles, et pas uniquement les familles homoparentales.

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MessageSujet: Re: Les mères porteuses; sélection d'articles   Les mères porteuses; sélection d'articles EmptyMer 5 Oct - 17:08

Source : http://www.humanite.presse.fr/journal/2004-05-21/2004-05-21-394070

Homosexualité
Merlin, né par mère porteuse, est le fils de Jean-Marc et Olivier

Olivier et Jean-Marc, trente-neuf et quarante-sept ans, sont parents d’un petit garçon d’un an et demi, né par mère porteuse. Ils confient le chemin parcouru.

Le thé est servi au milieu des plantes grimpantes de la véranda d’un spacieux appartement du nord-est parisien. Olivier s’installe face à Jean-Marc, son compagnon depuis quinze ans. Le regard doux, posé, il se souvient : " Dès l’âge de dix-neuf - vingt ans, je savais que je voulais un jour un enfant. Le passage de la trentaine a réveillé quelque chose en moi. " Un désir que Jean-Marc trouve d’abord " au minimum saugrenu, au pire inconcevable ". Les années sida et la mort de son ancien compagnon ont laissé des traces. Difficile de penser aux enfants. Et puis sa mère, dix ans auparavant, à l’annonce de l’homosexualité de son fils, avait clos le débat : " Je n’aurai jamais de petits-enfants. " Une autre réalité s’impose pourtant à Jean-Marc à l’occasion d’une réunion mensuelle de l’association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL) à laquelle Olivier l’accompagne. " Un homme s’est levé pour dire en public qu’il était homosexuel et bientôt papa. C’était très fort. C’est là que j’ai réalisé que j’étais très tenté, mais que j’avais longtemps enfoui mon désir ", confie-t-il.

Une réussite professionnelle confirmée, l’un en profession libérale, l’autre journaliste, un appartement dont ils sont propriétaires, un pacs en 2000, le couple décide peu à peu de construire cette parentalité. Accompagnés d’un psy, les derniers obstacles psychiques tombent. Reste à définir la méthode de conception de l’enfant. La coparentalité avec un couple de lesbiennes est envisagée quelques mois avant que ces dernières ne changent d’avis. Jean-Marc en est secoué. Moins Olivier, qui a sa préférence pour la méthode de la mère porteuse. Il parvient à convaincre son compagnon de prendre contact avec une agence américaine. " Je viens d’une famille très soudée où la filiation a un sens ", précise Olivier.

Plusieurs années d’attente sont nécessaires pour trouver une femme, obligatoirement mariée, dont le mari est consentant, et ayant déjà des enfants, qui accepte, moyennant finance, d’être mère porteuse. " Dans la culture du pays, des femmes acceptent de faire don de leur fécondité à des couples hétérosexuels et parfois homosexuels. " L’une d’elle accepte. Elle est fécondée par le sperme d’Olivier. Merlin naît en novembre 2002. " Le plus beau jour de ma vie, se souvient Jean-Marc. On s’est occupé de tout très vite. La mère est sortie de la maternité seize heures après l’accouchement. Grâce à elle, nous avons pu nous installer dans sa chambre. Nous avons donné le premier bain à Merlin. Les sages-femmes n’avaient jamais vécu une telle situation. D’ailleurs, à l’occasion d’une visite de la mère avec sa famille, l’une d’elle a éclaté en sanglots, tout ça, c’était trop pour elle. "

De retour en France, les deux familles du couple piétinent d’impatience. Après le deuil de toute idée d’être des grands-parents, l’arrivée de Merlin est inespérée. Sur ses conditions de venu au monde, le couple a pris le soin de répondre aux questions, patiemment. Résultat : pas de réactions négatives. " Juste une amie très catho. Mais elle est restée mon amie, affirme Olivier. Le plus souvent, les réactions ambivalentes viennent des femmes. Beaucoup disent qu’elles ne pourraient pas être mère porteuse, tout en trouvant cela admirable. "

Le contact avec la mère aux USA est maintenu, selon les véux de Jean-Marc et Olivier. " Nous ne cacherons pas son histoire à Merlin. Il connaît sa mère. Quand elle a revu Merlin, nous étions un peu inquiets. Va-t-elle s’effondrer en larmes ? Or, elle a toujours deux longueurs d’avance sur nous. Sa propre mère a été adoptée, elle réfléchit beaucoup à la question. Nous respecterons ce que voudra Merlin. Il vient d’ailleurs de recevoir un dessin de sa demi-séur qui a cinq ans. "

Autre rencontre importante pour le couple : celle de la nourrice de Merlin. " Touchée par notre histoire, elle a accepté Merlin tout de suite, raconte Olivier. C’est une pro, elle ne nous fait pas de cadeau, quand elle trouve que Merlin n’est pas assez habillé, elle nous le dit. Parfois, elle peut penser que l’on ne sait pas faire. Alors, on discute, comme tous les parents. " Des parents qui n’ont pourtant pas les mêmes droits. Olivier trouve scandaleux de devoir attendre trois ans de pacs pour faire une déclaration fiscale commune. Pas spécialement attaché au mariage, il se réjouit pourtant du débat actuel. " Que ce soit le pacs, l’union libre, le mariage, tous devraient ouvrir aux mêmes droits. C’est une aberration que l’héritage fonctionne uniquement sur la filiation. Mais nous savons que derrière la question du mariage, c’est la question des enfants qui est au céur du problème. Jean-Marc n’a aucun droit sur Merlin. S’il m’arrive quelque chose, les grands-parents pourraient décider de récupérer l’enfant. "

Confiants dans l’évolution des mentalités, Olivier et Jean-Marc ont bien conscience d’essuyer les plâtres. " Nous sommes une génération d’homosexuels de transition, entre ceux qui vivaient d’abord une hétérosexualité et faisaient des enfants avant d’assumer leur sexualité, et les plus jeunes qui bientôt assumeront d’emblée leur homosexualité et leur désir d’enfant, explique Jean-Marc. Nous, avec le sida, nous avions d’abord fait le deuil de ce désir. "

Un peu plus de 17 heures. Jean-Marc est allé chercher Merlin à la crèche. La petite tête blonde s’extasie devant les fleurs fraîchement plantées sur le balcon de sa chambre. Avant de rejoindre son jeu de construction, au milieu du salon.

Maud Dugrand

Article paru dans l'édition du 21 mai 2004.
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MessageSujet: Re: Les mères porteuses; sélection d'articles   Les mères porteuses; sélection d'articles EmptyMer 5 Oct - 17:11

Source : http://genevieve.delaisi.free.fr/


Le Figaro (19/07/2005)


Variations sur la maternité de substitution

La gestation pour autrui, loin d'être une invention purement rhétorique comme d'aucuns le soutiennent s'avère, dans sa version moderne, un palliatif révolutionnaire à une forme irréversible de stérilité féminine.
La maternité pour autrui remonte aux origines de notre civilisation mais, depuis l'apparition des techniques de procréation assistée, c'est évidemment d'une toute autre histoire qu'il s'agit. Pratiquée la plupart du temps avec les gamètes des futurs parents, la gestation pour autrui permet le maintien du lien biologique entre un enfant et ses parents, la gestatrice n'intervenant que pendant le temps de la grossesse et de l'accouchement.L'histoire, emblématique, d'une jeune patiente qui à la suite d'un accouchement dramatique a dû subir une hystérectomie illustre une des nouvelles indications contemporaines de la gestation pour autrui. Cette jeune femme et son mari, parents d'une petite fille heureusement rescapée, ont souhaité lui donner un frère ou une soeur et, confrontés à l'interdit français, se sont décidés à avoir recours à une gestation pour autrui aux Etats-Unis où ils ont pu avoir un petit garçon. Bien que l'acte de naissance américain de l'enfant le désigne comme leur fils, il leur est cependant impossible d'en obtenir la transcription en France, alors que cet acte a été établi de manière parfaitement licite. Privé d'état civil sur le territoire français, l'enfant ne peut donc figurer sur le livret de famille de ses parents, pas plus qu'il ne peut lui être délivré de carte d'identité ; même pas reconnu comme frère de sa soeur il est, en outre, privé de toute filiation maternelle ! Cette histoire est au demeurant représentative de celle de plusieurs familles françaises, certaines ayant vécu le traumatisme supplémentaire de la perte du bébé au cours de l'accouchement.La loi française interdit la maternité de substitution. Cependant il faut comprendre que cette interdiction trouve sa source dans les motifs donnés par la Cour de cassation lorsqu'elle a condamné l'activité de l'association «Alma mater» en 1991. Il s'agissait alors de mettre fin à une pratique qui consistait à faire adopter par l'épouse du père un enfant qui était né à la suite d'une insémination de la mère porteuse par le père commanditaire ; c'était en réalité une fraude à l'adoption.Mais il faut ici rappeler que le principe d'indisponibilité du corps humain, s'il interdit de faire commerce de ses organes ou des produits de son corps, n'empêche nullement d'en faire don dans les limites définies par la loi. S'il en était autrement, ce principe serait un obstacle à toute atteinte qu'une personne est en droit de consentir sur son propre corps : le don d'organes, mais également les dons de sang, de gamètes et d'embryons seraient alors interdits.Il faut rappeler que si la décision de la mère gestatrice intervient au terme d'un consentement libre et éclairé, protégé de toute pression financière, il faut lui reconnaître le sens d'un acte de générosité et de liberté que la loi se doit de protéger. On constate d'ailleurs que les dérives marchandes n'ont cours que dans les pays où existe sur cette question un vide juridique que les sites internet exploitent évidemment sans vergogne.La possibilité de recourir à la gestation pour autrui ne devrait être possible que dans le cadre d'indications médicales strictement fixées par la loi. Ainsi le chiffon rouge des indications de convenance dont l'exemple caricatural des career women, ou encore la question plus sérieusement discutée des couples homosexuels masculins, aurait toutes chances de s'avérer un tigre de papier... N'y a-t-il pas lieu de penser que la gestation pour autrui correspond à une situation potentiellement moins «à risque» que certaines formes actuelles de dissociation de parentalité, telles l'insémination avec donneur anonyme, le don d'ovocytes et a fortiori le don d'embryon ?Il convient enfin de dénoncer une injustice de la loi bioéthique française : l'infertilité due à une insuffisance ovarienne (à la suite d'une ménopause précoce ou d'un traitement anti-cancéreux) est en effet seule prise en compte (il est alors légal de pratiquer des fécondations in vitro avec un don d'ovocyte provenant d'une autre mère). Mais cette même loi ignore l'indication médicale «symétrique» qui découle de pathologies utérines engendrant une stérilité irréversible (hystérectomie, agénésie utérine congénitale ou «Distilbène Syndrome» malformation utérine liée à la prise de distilbène par la mère de la patiente quand elle était elle-même enceinte). Qui jettera la pierre aux parents qui souffrent de cette différence de traitement d'aller dans un pays où la gestation pour autrui est autorisée ?Si la condamnation juridique de la situation de la maternité de substitution en 1991 demeure justifiée, la pratique qu'elle sanctionne a radicalement changé depuis que la médecine de la reproduction a permis d'isoler les différentes étapes du processus qui va de la conception d'un embryon à la naissance d'un enfant. Il est donc grand temps de se détacher du spectre des mères porteuses écarté par la Cour de cassation en 1991 et de comprendre que prohiber cette pratique ne devrait pas empêcher d'admettre une autre forme de gestation pour autrui qui ne contredirait aucun de nos droits fondamentaux.
Le déroulement satisfaisant des pratiques d'assistance médicale à la procréation démontre l'efficacité de leur encadrement juridique. La création prochaine de l'Agence de Biomédecine devrait permettre de renforcer encore le dispositif de protection contre les dérives présentes et à venir. De la possibilité d'une maîtrise des différentes étapes de la procréation, tâchons de ne garder que le meilleur dans l'intérêt des parents et des enfants présents et à venir. Et évitons de jeter le bébé avec l'eau du bain...


Geneviève Delaisi de Parseval, psychanalyste, consultante en bioéthique.
Valérie Depadt-Sebag, Maître de conférences en droit privé.

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